4,5 millions d’euros pour un rendez-vous chez le médecin en trois “clics”.

Publié le 4 January, 2016

De tijd

Pourquoi la prise de rendez-vous chez le médecin ne peut-elle pas être aussi simple que la commande d’une pizza en ligne ? La start-up bruxelloise Doctena lève 4,5 millions d’euros pour réaliser cette ambition.

Des études ont montré qu’un patient passe en moyenne huit minutes à enregistrer la visite d’un médecin par téléphone. Mais c’est de la théorie”, déclare Patrick Kersten, PDG et fondateur de la start-up bruxelloise Doctena. En réalité, la plupart des gens appellent invariablement le médecin entre huit et dix heures. Cela crée un goulot d’étranglement qui vous laisse suspendu à la tonalité d’attente pendant plusieurs minutes”.

Fondée en 2013, la start-up vise à réduire ce processus long et frustrant à trois clics. L’application mobile ou de bureau basée à Bruxelles permet aux patients de choisir un médecin en fonction de sa spécialité, de sa langue et de son domaine d’activité. Ils reçoivent ensuite une liste de créneaux horaires disponibles. Après avoir choisi une heure, le rendez-vous est enregistré auprès du médecin. Les patients recevront également une notification à l’approche de leur rendez-vous.

Selon les Bruxellois, le marché des rendez-vous médicaux est jusqu’à six fois plus important que le marché des réservations de voyages en ligne et jusqu’à 20 fois plus important que celui des réservations de restaurants. Mais si ces marchés sont aujourd’hui matures, celui des rendez-vous médicaux en ligne n’en est qu’à ses balbutiements. À peine 3 % des rendez-vous médicaux sont pris en ligne, contre 55 % pour les billets de voyage.

Selon Doctena, il n’y a aucune raison pour que nous ne prenions pas tous bientôt rendez-vous chez le médecin à l’aide d’une application. Les médecins sont parfois réticents à changer. Vous constaterez toujours que certains sont plus intéressés par les nouvelles technologies que d’autres. Mais une constante demeure : ceux qui ont utilisé le système ne veulent pas revenir en arrière. Cela fait partie de leur routine quotidienne”.

Mais un système où le premier contact entre le médecin et le patient est numérisé ne risque-t-il pas d’entraîner une surconsommation médicale ?

Les gens ne vont pas chez le médecin pour le plaisir”, rétorque Kersten. La tranche d’âge qui utilise le plus notre application se situe entre 20 et 45 ans. Il s’agit de personnes très actives qui, en raison de leurs activités quotidiennes, apprécient vraiment de pouvoir prendre un rendez-vous chez le médecin en ligne ou par téléphone portable, tout comme elles le font pour une réservation de voyage ou de taxi. D’ailleurs, combien de médecins prennent encore eux-mêmes leurs rendez-vous ? Vous n’avez pas étudié pour devenir médecin pendant 12 ans et passer ensuite des heures à répondre à des appels téléphoniques”.

M. Kersten, Luxembourgeois d’origine belge, a d’abord lancé Doctena dans son pays d’origine. Dans ce pays, l’application est désormais utilisée par 15 % des médecins. Aujourd’hui, l’application est également disponible en Belgique et aux Pays-Bas, et grâce à de l’argent frais, la Suisse devrait bientôt être prise d’assaut. Les concurrents se comptent sur les doigts d’une main sur le marché européen.

Les soins de santé sont un marché extrêmement fragmenté et très localisé”, explique M. Kersten. Rien qu’en Belgique, il existe entre 15 et 20 systèmes d’administration d’agendas pour les médecins. Chaque spécialité a en quelque sorte son propre système. Il est donc très difficile pour les acteurs internationaux d’entrer sur ce marché”.

Par exemple, Doctena a récemment conclu un accord avec Corilus, l’ancienne branche logicielle de Fagron, qui regroupe quelque 19 000 médecins en Belgique. Des discussions sont également en cours avec Dentadmin, une entreprise de Wetters qui a développé un logiciel pour les dentistes.

Notre force est de nous concentrer sur les acteurs locaux, avec lesquels nous essayons d’établir de bonnes relations.

Source : www.tijd.be

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